Thorez Akbar ?!!!
C’est la rentrée politique… Et chaque organe de presse un tant soi peu professionnel a pour devoir de s’en faire l’écho. De même, il est plutôt de bon ton de dresser, juste avant la fête de l’huma’, un état de santé du PCF. La presse bourgeoise nous a de longue date habitués à vouloir tâter le pouls de ce qu’elle imagine à l’état de cadavre. Et la presse de gauche n’est pas en reste.
Ainsi en est-il de l’hebdomadaire Politis qui fait sa une, pour son numéro du 10 septembre dernier, sur le Parti Communiste français, jugé « à la croisée des chemins » (voir couverture ci-dessous) et qui lui consacre un dossier assez épais.
Membre fondateur de l'association Attac-France, Politis
se revendique de la gauche antilibérale (il définit son engagement comme « humaniste,
sociale et écologiste », il a soutenu le non en 2005 et ses préférences
pour les élections présidentielles de 2007 sont majoritairement allées vers
José Bové). Fondé en 1988 par Bernard Langlois, il se place dans la droite
ligne d’un ancien hebdomadaire de gauche des années 70 : Politique Aujourd’hui.
Ceci étant, et sans donner dans la fausse surprise et encore moins jouer les vierges effarouchées, ce journal altermondialiste, bien plus proche des écolos que des cocos, donne une lecture très partiale du Parti et des débats qui l’agitent. Ainsi, qu’il soit favorable (c’est très visible) aux Communistes Unitaires, dont il est objectivement l’une des tribunes, n’est pas en soi gênant. Mais qu’il emploie des qualificatifs très disqualifiants (!), voire péjoratifs, à l’égard de camarades sincères a de quoi déranger fortement.
Je m’explique : Le dossier présente le PCF comme un parti dans lequel sont en concurrence, pour ne pas dire en guerre, plusieurs courants d’opinion. Outre les Unitaires, Politis dénombre la présence d’une « bande à Marie-Georges » et de « quatre tendances qui ne disent pas leur nom » : les « nostalgiques » (Marchand, Dimicoli etc.), les « transformateurs » (Vieu, Grador etc.), les « orphelins » (appelés « huistes » également) et… les « fondamentalistes » !
Je reproduis ci-dessous l’extrait relatif à ces derniers. C’est édifiant !
No comment ! (Est-il vraiment besoin de décrypter cet article qui allie raccourcis, contre vérités et caricature ?)
Une petite remarque toutefois : le Larousse donne la définition suivante de fondamentalisme :
« 1. Courant théologique, d'origine protestante, développé aux États-Unis pendant la Première Guerre mondiale, et qui admet seulement le sens littéral des Écritures. (Il s'oppose à toute interprétation historique et scientifique et s'en tient au fixisme.) 2. Tendance de certains adeptes d'une religion quelconque à revenir à ce qu'ils considèrent comme fondamental, originel. »
L’essayiste C. Bourseiller nous avait déjà gratifiés du qualificatif d’ « identitaires » (terme des plus ambigus puisque désignant également des mouvances d’extrême-droite), Politis lui préfère aujourd'hui un terme plus religieux que politique (serons-nous la prochaine fois une «secte» ?).
Est-ce donc un simple et maladroit clin d’œil (cf. les débats sur la burqa) ? Une pure provocation ? Ou bien une volonté délibérée de jeter l’opprobre sur le réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF ?